29.3.12

Rameaux


Combat spirituel ...


LA FOULE est versatile : tantôt elle acclame, tantôt elle condamne. La voici qui applaudit Jésus aux portes de Jérusalem; la voilà qui, quelques heures plus tard, réclame sa crucifixion ...

Inconstance de l'âme humaine qui accueille son Sauveur mais qui, à la première difficulté, l'abandonne aux bourreaux 1
Allez, avouons-le: nous sommes, nous aussi, si souvent dans l'un et l'autre rôle. Nous louons et acclamons notre Seigneur et puis nous l'oublions, nous le renions. Dieu, toujours dernier servi !

Le Carême est ce temps où il nous faut réconcilier en nous la part de l'ombre et celle de la lumière ; deux faces d'une même pièce: d'un côté le «talent» fécond, de l'autre, le « denier» des trahisons.

Vivre en vérité le Carême, c'est se recon¬naître fragile, tellement peu fidèle à la foi que nous professons ! Mais c'est aussi faire de cette fragilité, non pas un poids qui nous écrase dans les ornières de notre culpabilité mais une force paradoxale qui, au contraire, nous incite aux "relevailles", à la conversion du cœur et du regard, à la mise en route vers le matin de Pâques ...
La vie spirituelle est ainsi faite: à chaque instant, en notre cœur, se rejoue le procès de Jésus où s'affron¬tent les forces du bien et du mal. Croire est toujours un combat.

À nous de faire en sorte que les rameaux de nos acclamations ne deviennent pas l'arbre mort dont on fait les croix sur lesquelles Dieu expire...

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