31.5.12

Au revoir Père Pierre CEYRAC

J'ai eu la joie et le privilège de rencontrer longuement le Père Ceyrac qui vient de mourir en Inde. Une rencontre qui m'a profondément marqué. Cette homme était un "aimant", à tous les sens du terme...

Voici l'entretien que nous avions réalisé ensemble en décembre 2003 peu avant Noël


« Tout ce qui n’est pas donné est perdu ! »


Parti comme missionnaire en Inde à l’âge de vingt-trois ans, le Père Pierre Ceyrac, poursuivit jusqu'à sa mort cette semaine, son action auprès des enfants, des pauvres, des « intouchables ». Dans le sillage de Gandhi et de Mère Teresa, ce jésuite veut annoncer un Noël perpétuel pour tous les oubliés et tous les rejetés... Rencontre avec un immense serviteur des hommes et de Dieu.



BERTRAND REVILLION : Père, vous vivez en Inde depuis 1937. Vous y avez donc vécu plus de soixante-cinq Noëls !Quel est celui qui vous a le plus marqué ?

PERE CEYRAC : Comment choisir ! J’ai eu, au cours de mon existence de missionnaire, tant d’occasions de me réjouir de Noël, de voir le bonheur de la Nativité se refléter dans tant et tant de regards d’enfants, d’hommes et de femmes... Le souvenir qui me revient spontanément en vous parlant est celui d’un Noël très particulier qui s’est déroulé, non pas en Inde, mais sur un bateau, en pleine mer. Après plus de dix ans d’absence, je rentrais dans ma famille, en France, pour quelques jours. Sur le bateau, il y avait de nombreux soldats qui rentraient d’Algérie où la guerre faisait rage. J’étais un jeune prêtre – le seul à bord – et le commandant m’a demandé· de monter sur le pont à la rencontre de ces hommes dont un certain nombre d’entre eux souhaitaient parler à un prêtre avant la messe de minuit. Pendant plusieurs heures, j’ai écouté les confessions de ces légionnaires qui avaient pratiquement tous du sang sur les mains. Ils me confiaient des histoires horribles avec, au fond du cœur, un sentiment terrible de culpabilité. Après leur avoir donné l’absolution, chacun d’entre eux me serrait longuement la main en me remerciant chaudement. C’est ce jour-là que j’ai le mieux compris la grandeur extrême du sacrement de réconciliation...

Dieu pardonne, malgré tout ?

Personne n’est jamais trop loin de Dieu et ce n’est jamais trop tard. Dieu est toujours là et son amour est inconditionnel, quoi qu’on ait fait... Dieu aime chacune et chacun d’entre nous « à la folie » : c’est cela le message de Noël...

C’est cet « amour fou » de Dieu qui vous a fait, un jour, miser toute votre existence sur Lui ? Il fallait une bonne dose de « folie » pour partir ainsi en Inde !

J’ai su que je souhaitais devenir missionnaire vers l’âge de 15 ou 16 ans. Le frère de mon père était missionnaire en Inde d’où il n’était jamais revenu. Je me suis dit, dans ma tête d’adolescent, que je pourrais peut-être un jour lui succéder, prendre le relais... Puis, pendant mes études chez les jésuites, à Sarlat, j’ai entendu parler de saint François Xavier, « l’apôtre des Indes », et l’itinéraire de ce compagnon de saint Ignace m’a fasciné... Ma vocation a, sans aucun cloute, trouvé dans le terreau familial, très croyant, ce qu’il lui fallait pour éclore... Je suis entré dans la Compagnie de Jésus à 18 ans. J’ai commencé ma formation en France, en apprenant, en parallèle à mes études, quelques rudiments de sanskrit, la grande langue de l’Inde. Puis, après mon service militaire, je me suis embarqué pour l’Inde...

Comment avez-vous été sûr de votre vocation ?

J’ai pris le temps de faire ce que les jésuites appellent une « retraite d’élection » pour discerner, c’est-à-dire essayer de voir « spirituellement » clair dans mon existence. Dans le silence et la prière, j’ai posé à Dieu cette question : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » Il est essentiel de s’arrêter pour se poser cette question. Souvent, je dis aux jeunes que je rencontre : « Prenez bien conscience qu’on ne passe qu’une fois le chemin de la vie ! » Il ne faut pas se tromper au premier carrefour. C’est le drame de tant d’hommes et de femmes qui, faute de discernement nécessaire, se fourvoient et ratent leur « vocation », quelle qu’elle soit... Il faut discerner, choisir et, ensuite, s’en tenir à son choix.

Même si ce choix fait un peu peur...

L’espérance doit nous faire marcher plus loin que notre peur... Il faut oser « plonger ». C’est ce que j’ai fait : un beau matin, je me suis retrouvé sur le port de Marseille avec ma valise... J’avais sans doute le cœur serré, mais je savais que je ne me trompais pas car j’étais envahi d’une joie immense. La joie est, je crois, un bon critère de discernement car Dieu ne veut pas autre chose que notre bonheur !

N’avez-vous jamais regretté votre décision ?

Jamais, absolument jamais ! Même si j’ai eu à vivre parfois des situations très difficiles. J’ai connu des moments de grande exaltation spirituelle mais aussi des heures d’obscurité. La veille de mon ordination près de l’Himalaya, dans la région de Darjeeling, j’ai eu, par exemple, le sentiment d’être en plein brouillard. Il faut alors faire confiance au Seigneur et se tenir au choix que l’on a fait lorsqu’on était davantage dans la lumière...

Un fils qui décide de partir à l’autre bout du monde, cela n’est sans doute pas très facile pour ses parents...

Il y a eu, inévitablement, une forme d’arrachement. À l’époque, on ne prenait pas l’avion, et lorsqu’on partait comme missionnaire, c’était en principe pour toujours. Lorsque j’ai embrassé mes parents, le jour du départ, je savais qu’il était fort probable que je ne les revoie jamais. Mon père est effectivement mort sans que je le revoie... Mais j’ai eu la grâce de revoir ma mère.

Pour un jeune occidental issu d’une famille de la grande bourgeoisie, l’arrivée en Inde a du être un choc...

Oui. Mais, paradoxalement, ce n’est pas l’immense pauvreté qui m’a le plus choqué. C’est plutôt l’énorme fossé culturel. Il m’a fallu apprendre à entrer dans une autre culture, totalement différente, dans laquelle je n’avais aucun repère. J’ai eu à vivre une sorte de renaissance douloureuse.

Saviez-vous pourquoi vous veniez vivre en Inde ?

Je suis parti avec une seule idée en tête : chercher le visage du Seigneur et tenter, très modestement, de le refléter...

Avez-vous trouvé ce « visage » ?

Je vois ce visage tous les jours. C’est le visage transfiguré du Christ au mont Thabor que j’aperçois derrière chaque visage rencontré. Il ne se passe pas une journée sans que, subrepticement, la Sainte Face ne m’apparaisse au travers du regard des hommes, des femmes, des enfants dont le Seigneur m’a donné la grâce immense de partager la vie... Comme le Christ s’est incarné dans une culture particulière, le missionnaire doit, lui aussi, naître à une autre culture, découvrir d’autres modes de pensée, d’autres manières de vivre les relations humaines. C’est en passant par cet abandon que j’ai pu mieux approcher le mystère de Dieu. La culture indienne est, de toutes parts, une culture mystique, spirituelle...

Cette « plongée » dans une culture indienne très majoritairement non chrétienne a, paradoxalement, enrichi, fécondé votre foi au Christ...

Avant de venir en Inde, je crois que je n’avais pas vraiment compris la dimension spirituelle du christianisme. Chaque jour, je découvre mieux Jésus Christ dans les profondeurs de l’Inde parmi des gens qui ne sont pas chrétiens. C’est un grand mystère pour moi.

Donnez-moi un exemple de ce que l’Inde vous a fait découvrir de votre christianisme...

Après toutes ces années, je crois que je sais un peu mieux qui est l’Esprit, la troisième personne de la Trinité. Le grand message de la culture indienne est que ce qui est vraiment important dans l’existence, ce n’est pas ce qui se voit, ce qui se touche, ce qui se pèse ou ce qui se mesure, mais ce qui ne se voit pas, ce qui est intérieur. Posez, par exemple, les deux questions suivantes, successivement à des Occidentaux puis à des Indiens : « Est-ce que vous existez ? » « Est-ce que Dieu existe ? », et vous verrez que les réponses seront diamétralement opposées. L’Occidental, parce qu’il gagne sa vie, qu’il a une belle maison, une voiture, est persuadé qu’il existe, alors que la question de l’existence de Dieu lui semble beaucoup plus floue... L’indien, lui, est d’abord convaincu que Dieu existe, qu’il y a un créateur, une force suprême ; quant à sa propre existence, il en doute souvent... Voilà ce que l’Inde m’a appris : les choses de l’Esprit et de l’intériorité ont beaucoup plus de réalité que les apparences matérielles... Si Dieu existe, il est tout et il demeure en moi, dans la caverne de mon cœur... Gandhi, que j’ai eu la chance de connaître, parlait souvent de l’Esprit qui conduit l’homme par l’intérieur. La théologie occidentale a beaucoup insisté sur la personne de Jésus, alors que l’Inde ouvre à l’Esprit qui nous habite. Je suis convaincu que la culture indienne peut nous aider à une compréhension beaucoup plus profonde du christianisme.

Racontez-moi quelle forme concrète a pris votre engagement de missionnaire.


Ma vie se divise en quatre grandes périodes de quinze années chacune. À mon arrivée en Inde, j’ai commencé par quinze années d’études : formation classique en théologie et en philosophie, mais également étude des cultures indiennes, des langues indiennes – le sanskrit, le tamoul. Ce fut pour moi l’occasion de découvrir l’immense profondeur de ces grandes cultures bien antérieures aux nôtres. Ensuite, j’ai été nommé aumônier général des étudiants pour l’ensemble de l’Inde ! Ma « paroisse » comprenait quatre-vingt-six universités : j’avais trente-huit ans ! J’ai sillonné le pays en tous sens et j’ai commencé à vraiment le connaître et l’aimer. Au terme de ces quinze nouvelles années, je suis allé voir mon supérieur et je l’ai convaincu que cela faisait suffisamment longtemps que les étudiants entendaient ma petite musique et qu’il était grand temps de me changer d’affectation. Je lui ai dit mon désir de vivre désormais au milieu des pauvres.

Un projet dont vous rêviez depuis longtemps...

Je crois que l’on ne connaît vraiment un pays que lorsqu’on a vécu avec ses pauvres. Je me souviens d’un congrès d’étudiants en 1959, à Bombay : j’avais invité l’Abbé Pierre. Les premiers mots de son discours aux jeunes sont restés gravés dans ma mémoire : « Mes amis, vous serez des chefs désastreux pour votre pays si vous ne prenez pas le temps de connaître les pauvres ! » Cette phrase, je la répète inlassablement aux étudiants français des grandes écoles qui viennent, pendant leurs vacances, nous aider. Après mon mandat d’aumônier, j’ai donc partagé leur vie dans les slums, les bidonvilles des grandes villes. Je suis allé à leur rencontre dans les campagnes les plus reculées.

Qu’avez-vous personnellement appris de la pauvreté ?

J’ai reçu une grande leçon de grandeur et de dignité. Toutes nos richesses sont misérables face à la pauvreté. La pauvreté de Gandhi valait tout l’or de tous les Maharajas de l’Inde ! Lorsque je reviens à Paris, je suis frappé par ces systèmes de digicode de plus en plus sophistiqués que l’on met à l’entrée de nos beaux appartements pour mieux s’y replier et s’y morfondre de solitude !
Je n’oublierai jamais ce cortège dans les rues de Madras : un couple de dalit – ceux qu’on appelait autrefois les « intouchables » – venait de perdre son bébé. Ils n’avaient pas un sou pour acheter ne serait-ce qu’une boîte de carton pour l’enterrer. Le père portait son enfant dignement, en le tournant vers le ciel, et la maman suivait, une pauvre fleur dans la main. Je n’ai jamais vu obsèques plus grandes, plus dignes.
Une autre fois, j’ai emmené des amis français rencontrer une famille dans un bidonville. Ils logeaient dans un grand hôtel international où le prix de la chambre était, au regard des revenus moyens de l’Inde, totalement astronomique... Lorsqu’ils ont franchi le seuil de la pièce unique de cette famille totalement démunie, les premiers mots de la mère ont été de s’excuser de n’avoir rien à offrir à mes amis... En vous racontant cela, je ne suis pas en train de vous dire qu’il ne faut pas lutter de toutes ses forces contre la pauvreté, je vous affirme simplement que les pauvres sont souvent, très souvent, de très grands hommes. La pauvreté, c’est une leçon d’humanité...

Mais n’avez-vous jamais été tenté de vous révolter contre un Dieu qui laisse vivre des hommes, des femmes et des enfants dans un tel dénuement, une telle souffrance ?

Je me suis souvent révolté contre l’injustice, l’indifférence, l’égoïsme des hommes, jamais contre Dieu. Les structures économiques qui exploitent les pauvres, le système de castes qui rabaisse les intouchables, tout cela n’est pas voulu par Dieu mais par l’homme. C’est le cœur de l’homme qu’il faut changer !

Sans doute, face à tant d’indifférence, avez-vous personnellement connu des moments de découragement...

Oui, mais sans jamais douter une seconde de l’amour de Dieu. Lorsque je suis moi-même parfois épuisé, découragé, je tourne mon regard vers les plus pauvres, je me force à mesurer ma propre misère à l’aune de la souffrance des autres et, alors, je redresse la tête, je sais que je n’ai pas le droit de m’appesantir sur moi-même. Ce qui nous sauve, c’est de penser à l’autre...

Revenons à votre itinéraire : après quinze nouvelles années à travailler auprès des pauvres, vous avez demandé à partir dans un camp de réfugiés à la frontière du Cambodge. À l’âge où, en Europe, on prend sa retraite ! Une nouvelle folie...

J’avais soixante-cinq ans, en effet. Je suis parti pour une mission humanitaire dans un camp de réfugiés où je ne devais, en principe, y rester que six mois... En fait, j’y suis resté quinze ans ! J’ai été touché au cœur par l’immensité de la souffrance de ces réfugiés cambodgiens et vietnamiens qui avaient tout perdu. Là-bas, la misère était bien plus grande que dans les bidonvilles de l’Inde. Souffrance physique des corps déchiquetés par les bombes et les mines anti-personnel, souffrance morale d’hommes et de femmes rejetés par tous les pays du monde...

Et vous affirmez qu’au milieu de tant de désolation, il est malgré tout possible de vivre les Béatitudes !

Heureux les pauvres, les affligés... le Royaume « des cieux est à eux... » La phrase est certes scandaleuse mais je vous jure qu’elle est vraie ! Car elle donne la force de combattre, de relever la tête, de lutter contre la fatalité.

Pour combattre, il faut commencer par prier ?

Seule la prière donne la force de soulever les montagnes. J’aimerais être un contemplatif. J’ai longtemps rêvé de finir ma vie comme moine trappiste ou comme Chartreux. Mais je sais que le seul véritable cloître, la seule chartreuse qui accueillera mes derniers jours, c’est l’Inde... À certaines heures, dans les rues grouillantes de foule, je me sens comme un moine au beau milieu d’un désert : je ne contemple certes pas des montagnes, mais des milliers de visages qui sont, pour moi, autant de traces de la Présence divine... Ces visages sont là, présents, lorsque je dis ma messe seul, le soir, à Madras et, souvent, en consacrant le pain et le vin, je pleure, non pas de tristesse, mais de joie.
Ce qui nous sauve, c’est de penser à l’autre

Parlez-moi de Noël...

Noël, c’est d’abord pour moi le temps de l’Avent. En Inde, nous sommes encore dans le temps de l’attente : plus d’un milliard d’Indiens ne connaissent pas encore Jésus Christ. Il y a à peine 45 millions de chrétiens, toutes confessions confondues. Je vis donc sur une terre qui attend encore l’avènement du Seigneur. « Quelle que soit notre croyance, nous marchons toutes et tous vers ce « point oméga » si bien décrit par Teilhard de Chardin. Un jour, l’humanité entière saura que Dieu l’aime à la folie... Noël, c’est l’incroyable geste d’un père qui donne son fils à l’humanité pour lui dire son amour... Noël, c’est Dieu qui dit au pauvre – pauvre matériellement, psychologiquement, culturellement – : « Je suis là, près de toi, et je t’aime. » Noël, c’est Dieu qui prend dans ses bras un enfant qui meurt sur un trottoir de Madras. Noël, c’est le Père qui tend la main à tous les dalits, tous les « intouchables » de la planète... Jésus est né pauvre, rejeté, marginalisé, et sa naissance est la grande fête des pauvres. Si nous voulons, nous aussi, entendre vraiment la Bonne Nouvelle, il nous faut nous faire pauvre, accepter le dépouillement, oser nous libérer des richesses inutiles qui assèchent notre cœur. Si Dieu s’incarnait aujourd’hui, il naîtrait parmi les intouchables de l’Inde ! Et sa crèche serait un bidonville !

Dieu a accepté de naître faible...

Oui, mais la Bible nous rappelle que la faiblesse peut être une force. Lorsque, à mon retour des camps du Cambodge, j’ai décidé de m’occuper des enfants orphelins, je n’avais rien que ma foi en Dieu. Avec tous mes amis, je me suis battu : nous avons créé, à Manumadurai, un centre pour soigner ses enfants. Aujourd’hui, dix ans plus tard, notre association accueille près de 40 000 enfants et les nourrit tous les jours ! C’est cela Noël : croire encore et toujours à l’impossible de l’amour. Avec un euro, je nourris cinq enfants trois fois par jour... Avec la seule force de l’amour, le miracle est possible ! C’est vraiment Noël dans notre cœur lorsque nous découvrons que Jésus n’est pas simplement né en Palestine il y a plus de deux mille ans, mais qu’il continue à naître à chaque instant en chaque homme, chaque femme, chaque enfant. Le matin, dans ma prière, je demande au Seigneur de vivre ma journée devant Lui, pour Lui, en Lui et vers Lui...

Où souhaitez-vous célébrer Noël ?

Je pourrais dire la messe auprès des handicapés ou en plein cœur d’un bidonville. Mais j’aime par-dessus tout vivre la grâce immense de la Nativité avec les lépreux... Je songe alors aux présents apportés par les mages à Jésus : l’or des rois, l’encens de Dieu et la myrrhe qui servait à embaumer les morts et qui, dès la naissance du Sauveur, annonce déjà symboliquement sa Passion. La joie de Noël est pour tous et d’abord pour toutes celles et tous ceux qui vivent, dans leur corps et dans leur cœur, la brulure de la Passion... Comme les mages, nous avons à entraîner celles et ceux qui nous entourent, et particulièrement, celles et ceux qui souffrent, vers l’étoile de Bethléem...

Continuer de marcher même si cette étoile, parfois, se cache à nos regards ?

Oui, marcher ! même si la nuit nous entoure, marcher avec d’autres vers la lumière. Ne pas se tromper de route, tourner les yeux vers l’essentiel : on ne passe qu’une fois sur le chemin de la vie...

Quels désirs, quels projets avez-vous encore, Père Ceyrac, à quatre-vingt-neuf ans ?

Essayer d’aimer davantage....

(c) Bertrand Révillion