29ème dimanche du temps ordinaire (B)
Non violence
Jacques et Jean ne manquent pas de culot ! Les voilà qui réclament les meilleures places au paradis… Manque flagrant d’humilité ? Rien n’est moins sûr : en fait, ils ont peurs. Sur le chemins qui les mènent à Jérusalem, Jésus leur a annoncé sa passion. Ils sont scandalisés et cherchent à se rassurer : s’il faut aller jusqu’à la tragédie qu’au moins ce soit pour partager ensuite le Royaume !
Leur question maladroite traduit le malaise de l’ensemble des disciples, et sans doute le nôtre également, encore aujourd’hui. Pourquoi faut-il donc que le propre fils de Dieu meurt ? Pourquoi faut-il donc qu’il se mette à genoux et lave les pieds de ses disciples, comme un esclave ? C’est le monde à l’envers !
Lorsque les prophètes annonçaient la venue du « Fils de l’homme », n’évoquaient-ils pas un roi puissant ? C’est à ne rien y comprendre : voici que le Messie tant attendu se présente comme un être fragile, bientôt terrassé par le tribunal des hommes…
Avouons-le, cette histoire de sang versé en « rançon pour la multitude » nous choque … Mais gare au contresens ! Le mot « rançon » évoque pour nous la somme exigée par des ravisseurs contre la libération de leur otage. Dans notre passage, le mot « rançon » a un tout autre sens. Il est dérivé d’un verbe qui signifie « délier », « détacher »… Jésus ne verse donc pas son sang pour apaiser la prétendue colère de Dieu contre l’humanité. Non, le Père n’exige nullement le sacrifice de son Fils !
Ce qu’il espère, c’est que nous entendions enfin la parole d’amour du Christ, que nous découvrions enfin que la seule libération possible passe, non par la violence, mais par l’agenouillement devant l’homme…
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