5.1.09

Epiphanie....

Saisissant agenouillement…

Malgré sa puissance, Hérode s’inquiète : lorsque les mages venus d’Orient – sans doutes de Babylone ou de Perse – atteignent Jérusalem, ils cherchent le « roi des juifs qui vient de naître ». Hérode sait que les juifs attendent toujours un « roi » selon leur cœur et leur foi, non pas un puissant qui (comme lui) ne pense qu’à s’enrichir et à « collaborer » avec l’occupant romain, mais un chef désintéressé qui, au nom du Très Haut, instaurera le bonheur et la paix. La vieille promesse révélée par le prophète Natan au jeune roi David vers l’an 1.000 avant J.C. est dans toute les mémoires : la dynastie de David régnera sur Jérusalem à tout jamais. Or, Hérode n’est pas un descendant de David, il n’est même pas né à Bethléem. Il craint donc la rumeur selon laquelle un enfant, lointain descendant de David, vient de voir le jour à Bethléem ; et déjà, il fomente le projet de l’éliminer.
Dès le premier souffle de Jésus, les forces du mal sont à l’œuvre. Parmi les trois cadeaux offerts par les astrologues, la myrrhe annonce déjà la Passion : cette résine aromatique, fournie par le balsamier, servait en effet à … embaumer les morts ! Dans cette scène saisissante de l’agenouillement des mages devant l’enfant, la symbolique se met en place : en offrant l’or, ces voyageurs « païens » vénèrent la royauté ; en faisant brûler l’encens qui monte vers le ciel, ils s’inclinent devant la divinité ; et en présentant la myrrhe, ils annoncent déjà que cette divine royauté sera bafouée, transpercée, crucifiée par la folie des hommes…
Ce combat entre la nuit et la lumière, se rejoue à chaque instant en nous : laisserons-nous naître et respirer en notre coeur l’enfant de la promesse, ou bien aurons-nous peur pour notre « royaume », notre puissance, notre confort ?

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