13.4.25

LES SEPT DERNIÈRES PAROLE DU CHRIST


En ce dimanche des Rameaux, méditation sur les 7 dernières paroles du Christ en croix


Que dire, après avoir entendu ce bouleversant récit de la Passion ?


L’heure n’est pas au commentaire mais au silence et au recueillement.


Silence et recueillement face à cette foule versatile qui acclame le Messie et qui, quelques instants plus tard va réclamer sa mort !


Curieuse et paradoxale célébration des Rameaux qui commence dans les acclamations joyeuses « Hosanna au plus haut des cieux et qui se termine par un appel au meurtre « Crucifie-le »


Et ne croyons pas qu’il y a, comme dans les mauvais westerns, les « bons » d’un côté qui acclament l’entrée de Jésus à Jérusalem et de l’autre côté les « méchants » qui réclament sa mort en lieu et place de Barrabas. 


Ce sont les mêmes qui acclament le Christ et qui, quelques instants plus tard réclament sa mort ! 


Cette foule déboussolée qui nous ressemble !


Nous sommes si souvent des intermittents de l’amour !



Nous aussi, nous savons combien nous sommes capables de le renier, de l’oublier, de lui cracher à la figure lorsque sa Sainte Face prend le visage de l’homme bafoué, rejeté, humilié, réfugié, écrasé par les rouages de notre économie aveugle et brutale, blessé par l’indifférence de notre société chloroformée emmurée dans ses égoïsmes…


Silence et recueillement devant le bruit abject des clous enfoncés dans la chair de l’Espérance.


En guise d’homélie, je vous propose de réentendre les 7 paroles du Christ en croix.


Vous savez sans doute, en effet, que la Tradition au vu des Écritures a rassemblé ces 7 paroles (puisées aux 4 Évangiles)  pour en faire un chemin de méditation.

Sept paroles comme un guide spirituel pour cette Semaine Sainte qui s’ouvre à nous…




Première parole : Jésus dit : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».


Vivons la sainte semaine avec l’obsession du pardon chevillée au cœur. Osons demander pardon à celui, à celle, à ceux que nous aimons si peu ou si mal…



Deuxième parole : Jésus dit : « Femme, voici ton Fils » et au disciple : « Voici ta mère ».


Regardons le Christ qui confie sa mère à l’un de ses disciples. Mesurons l’extrême grandeur de ce geste de confiance. Et demandons-nous en qui, réellement, nous mettons notre confiance ?


Troisième parole : Jésus dit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »


Entendons cette immense promesse de vie, laissons-la résonner en notre cœur. Croyons que la Résurrection nous est promise, non pas demain, dans le futur, mais aujourd’hui, à l’instant même, dans cette divine seconde où nous consentirons enfin à nous laisser sauver.



Quatrième parole : Jésus dit : « J’ai soif »


Sentons cette soif qui creuse en nous l’ardent désir de la Source. Prenons le temps de discerner : de quoi, et surtout de qui, ai-je vraiment soif ? 



Cinquième parole : Jésus dit : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » 


N’ayons pas peur, quand la vie nous fait mal et nous blesse, de crier nous aussi vers le ciel : « Mon Dieu pourquoi es-tu si loin et pourquoi me suis-je tant éloigné de Toi ? »






Sixième parole : Jésus dit : « Tout est accompli. »


Osons nous interroger : Vers quel accomplissement marche ma vie ? Vers quelle création renouvelée ai-je le désir de la conduire ? Suis-je prêt à me laisser « accomplir » par le Christ ? 



Septième et dernière parole du Christ en croix : Jésus dit : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. »


Demandons à Dieu la grâce de l’abandon, du « lâcher prise », de la confiance. Osons ne plus chercher à tout contrôler, tout maîtriser de notre vie. Laissons l’Esprit du Christ ressuscité prendre la barre, le gouvernail de la frêle barque de notre propre existence. 



La Bible raconte que Dieu créa le ciel et la terre en 7 jours : 6 jours de labeur et 1 jour de repos et d’abandon confiant.


Laissons ces 7 paroles du Christ nous re-créer, noue re-nouveler, nous ré-animer, nous ressusciter tout au long des 7 jours de cette semaine sainte qui s’ouvre à nous.


Confions nos vies à la caresse rugueuse et douce du Dieu potier.

Laissons lever en nos vies la divine clarté du grand matin de Pâques.